Lycée du Parc
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Petit rapport de Cyril Bourlier et Nicolas Neyrand sur le voyage à Strasbourg
Texte datant de Juin 2009
mercredi, 27 mars 2013

Voir aussi l’article : Nous l’Europe


La remise de ce dossier à la fondation AMOPA nous a permis d’être primés sur le plan européen. Nous avons pour l’occasion été invités à Strasbourg du lundi 4 mai au jeudi 7 mai 2009. Ce séjour a eu pour objectif de nous présenter concrètement différentes Institutions Européennes, pas toutes reliées à l’Union Européenne !

Programme du premier jour


Après 6 heures de train le lundi, nous sommes arrivés à Strasbourg, où nous avons été chaleureusement accueillis par M. Henri Monteillet, Président de l’AMOPA du Bas-Rhin, assisté de son équipe. Ce dernier nous a conduits au Centre européen de la jeunesse, où nous avons logé durant ces trois nuits. Ce foyer accueille des jeunes de toute l’Europe, leur facilitant ainsi la visite des Institutions Européennes.

L’Association des Palmes Académiques nous avait planifié un programme très chargé en visites, riche en enseignements. Il incluait les grandes Institutions présentes à Strasbourg, ainsi que la visite de la ville de Strasbourg et de Kehl, première ville allemande après le pont du Rhin.

Le lendemain nous avons commencé nos visites par le Conseil de l’Europe, Institution à l’ombre du Parlement. Ce fut notre premier contact avec l’univers européen. Peu connu, cet organisme crée en 1949 à l’initiative de 10 Etats (dont le Royaume-Uni et la Norvège), avait pour objectif, aujourd’hui atteint, de réunir l’ensemble des pays se trouvant sur l’espace de la Grande Europe. Son but est d’instaurer un dialogue permanent entre les membres d’une zone instable. Le Conseil de l’Europe réunit aujourd’hui 47 pays dont la Suisse, Monaco, la Turquie et la Fédération de Russie soit 800 millions d’Européens. Seule, la Biélorussie toujours considérée comme une dictature, n’en fait pas partie. On trouve aussi dans cette assemblée, 6 « pays observateurs », ce qui leur permet d’assister aux réunions sans pouvoir pour autant y participer. Ces pays sont le Canada, les Etats-Unis, le Japon, le Mexique, le Vatican et Israël. Le Conseil de l’Europe siège au Palais de l’Europe construit à la fin des années 70, en face du Parlement Européen. Avant la construction de cet édifice les délégués siégeaient à l’université de Strasbourg. Il faut savoir que les délégués représentant les pays sont choisis par les gouvernements en place. Ils ne sont pas élus (318 délégués au total). Cet organe est complété par le Comité des ministres, composé des Ministres des affaires étrangères. Ils se réunissent une fois par an.

Le Conseil de l’Europe est surtout connu pour la rédaction de la Convention Européenne des Droits de l’Homme, avec la création de la Cour Européenne des Droits de l’Homme qui s’en suivit. D’autre part ils financent et réalisent des campagnes de sensibilisation sur les problèmes que rencontre encore la société européenne. Des spots télévisuels sont ainsi réalisés sur le racisme, les violences faites aux femmes, la maltraitance envers les enfants.

Dans un deuxième temps, nous avons assisté à la présentation de l’Association Eurimage, qui vise à promouvoir le cinéma Européen. Eurimage, rattaché au Conseil de l’Europe, fait partie des différents programmes mis en place pour promouvoir une Europe sociale.

L’après-midi nous avons visité la ville de Strasbourg en nous plongeant dans son passé. Nous avons commencé notre visite par la Palais du Rhin, construit au XIXe siècle dans le cadre d’un projet de réaménagement urbain suite à l’annexion de L’Alsace par les Allemands. L’Alsace a été au cœur du conflit franco-allemand, changeant à chaque victoire de l’un ou de l’autre, de nationalité. Par exemple un homme né au début du XXe siècle, est né allemand, puis est devenu français en 1919, redevenu Allemand en 40, « finissant » français en 44. Nous avons ensuite effectué une balade en bateau-mouche dans les canaux de la ville. Elle offre une vue atypique des berges. Enfin, nous avons terminé notre visite par la Cathédrale, monument central de Strasbourg. Notre programme s’acheva après ce parcours.


Programme du deuxième jour


En début de matinée mercredi, M. Monteillet nous avait organisé une rencontre avec le Directeur du Protocole et son équipe très cosmopolite au sein du Parlement Européen. Ce dernier nous a présenté son travail et a répondu à nos questions concernant le fonctionnement des Institutions propres à l’Union Européenne. Les participants nous ont expliqué comment fonctionnent le protocole et le partage de l’emploi du temps des députés entre Strasbourg et Bruxelles.
En tant qu’étudiants, les parcours individuels nous ont particulièrement intéressés. Les voies empruntées par l’équipe sont très diverses. Ils partagent en revanche une passion commune pour l’Europe et sa construction. Nous avons compris que l’apprentissage des langues était primordial, constatant que chaque membre de l’équipe parlait 4 ou 5 langues.

Nous avons eu ensuite la chance d’assister juste au moment des votes à une séance plénière du Parlement Européen. Il est important de préciser que ces séances plénières n’ont lieu qu’une semaine par mois et que les votes sont organisés le midi. Les députés doivent valider ou non les textes et les amendements élaborés par les groupes parlementaires de travail, organisés à Bruxelles. Ainsi chaque député se spécialise et rejoint un de ces groupes (santé, agriculture...). Il est déjà très impressionnant de voir un hémicycle presque plein, mais assister de surcroît aux votes fut une expérience hors du commun. Une grande partie des votes est organisée à main levée ! C’est très impressionnant, bien plus que dans les Parlements Nationaux, en raison du silence des parlementaires et du respect des intervenants, chose devenue inimaginable au Palais Bourbon ou a Westminster par exemple.

Suite à cette visite forte en émotion, nous nous sommes rendus à la Cour Européenne des Droits de l’Homme, bâtiment construit juste à côté du Palais de l’Europe. Là encore nous avons pu apprendre le rôle de cette Institution garante de la Convention Européenne des Droits de l’Homme. Nous avons visionné un film nous présentant les différentes fonctions de la Haute Cour. Ainsi un particulier ou une entreprise peut porter plainte contre son Etat ou un autre Etat membre. Pour porter son dossier au niveau de la Cour Européenne, des critères stricts sont à respecter. Ce n’est pas, contrairement à ce qui est communément pensé, le premier endroit où aller. En effet, il faut d’abord avoir épuisé au niveau national tous les recours juridiques. Le dossier doit être envoyé moins de 6 mois après le dernier jugement. De ce fait nombre de dossiers ne sont pas recevables, car ne respectant pas ces conditions restrictives. De plus, le traitement de ces dossiers peut prendre plusieurs années. La Cour, victime de son succès, doit faire face un nombre très important de demandes. Les affaires les plus importantes sont jugées collégialement par 17 juges, de nationalités différentes. Il y a en tout 47 juges, un de chaque nationalité. Certains dossiers sont étudiés devant des Cours plus réduites (3 à 7 juges). Des accords à l’amiable peuvent aussi êtres décidés entre les plaignants et les États. Ils demeurent toutefois très minoritaires. Lorsque la Cour donne raison au plaignant, l’Etat se voit condamné à verser des compensations financières pour l’indemniser.

L’après midi, nous sommes partis visiter la ville de Kehl. Pour y accéder nous avons pris un car, puis nous avons traversé la passerelle du jardin des deux rives du Rhin, un des symboles du lien franco-allemand.
Kehl est une petite ville sans prétention, bien loin du tumulte de Strasbourg et de ces Institutions Européennes. Elle ne possède que 35 000 habitants, contre environ 300 000 pour sa voisine. L’identité allemande semble y être fermement défendue. On sent, autant physiquement que psychologiquement que l’on a changé de pays. Le contraste est plus fort qu’entre Paris et Berlin. Les petites villes aux frontières essaient généralement de garder leur identité, cela crée une atmosphère très « nationale », que l’on ressent quand on est touriste.

Après avoir été reçus pour un sympathique cocktail à la Maison des députés européens, nous sommes retournés pour une dernière nuit au Centre des jeunes européens, pour un réveil à 4h30 le lendemain matin et un trajet de 6h de train jusqu’à Lyon.

Ce voyage a vraiment été extraordinaire. Fatiguant certes, mais qu’est ce qu’un voyage où l’on se repose... Ce n’était pas des vacances, nous étions en immersion européenne. Cette expérience restera gravée dans nos mémoires, pour ce qu’elle nous a apporté au niveau intellectuel et humain.

Voila pourquoi nous tenons à remercier les membres de l’association AMOPA, et particulièrement M. Monteillet, ainsi que Mme Joly, Proviseure adjointe du Lycée du Parc et M. Lallemant, notre professeur principal, sans qui ce voyage n’aurait pu se réaliser.

Cyril Bourlier et Nicolas Neyrand