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Les banlieues

Autrefois, la banlieue désignait le territoire qui s'étendait autour d'une ville sur environ une "lieue" et sur lequel s'exerçait la juridiction du seigneur ( le "ban" ). Aujourd'hui, le terme est appliqué par les géographes, les urbanistes et les administrateurs aux secteurs d'urbanisation constituésautour des villes de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. C'est par son autonomie administrative et par ses traits morphologiquesque la banlieue se distingue de la ville à laquelle elle se rattache. Dotée de ses propres administrations municipales, la banlieue est composée de quartiers qui se sont développés autour d'un noyau urbain situé dans la périphérie d'une grande ville.
Les banlieues se présentent sous des formes multiples : résidentielles ou industrielles, composées de pavillons ou de grands ensembles, associées aux voies ferrées, aux canaux ou aux routes. Les grosses agglomérations telles que Lyon se composent d'auréoles successives de banlieues, qui correspondent à des générations différentes ( les géographes parlent de "péri urbanisation" ). La banlieue résulte donc du processus d'urbanisation de la campagne environante ; elle correspond à un accroissement de la ville et à une progression du front d'urbanisation.
L'essor des banlieues peut s'expliquer par la recherche d'une meilleure qualité de vie : certains lyonnais souhaitaient s'éloigner de la ville et de ses inconvénients tels que le stress, la pollution ou encore la foule.
D'autre part, elles attirent de nouveaux habitants recherchant un emploi et pour cela, les banlieues leur permettent de vivre à proximité de leur lieu de travail en profitant de certains avantages et en échappant à certains désagréments de la vie en centre ville.
On peut distinguer deux types de banlieues : les banlieues intégrées, qui ont un vrai rôle dans la ville et ses décisions et dont les habitants sont souvent d'un niveau social supérieur ou moyen.
En même temps, la spécialisation des banlieues a favorisé la constitution de véritables ghettos, banlieues défavorisées où le taux de chômage est très élevé et la pauvreté bien visible : les banlieues exclues.

Les banlieues intégrées

Les banlieues intégrées sont des banlieues assez indépendantes qui regroupent une certaine catégorie sociale ( classes moyennes et aisées ). Ces banlieues se développent à proximité des nouveaux sites économiques de l'Est pour ses potentialités foncières. On peut noter la présence de réseaux de sociabilité, d'une population jeune et d'un accès favorisé par les infrastructures importantes. Ces quartiers sont aussi des lieux de développement social, économique, culturel, porteurs d'une richesse et d'un potentiel d'initiatives qui font qu'ils peuvent contribuer au développement de notre cité.
Voici quelques exemples de banlieues intégrées:

Villeurbanne

Situé à l'est de Lyon, c'est la plus grande commune-banlieue de france. Elle compte 119 848 habitants et constitue avec Bron et Vaulx-en-Velin la principale zone d'activité industrielle (métallurgie, textile, chimie, parachimie, constructions électriques et agro-alimentaire). Mais, malgré une industris florissante, on l'oppose à la banlieue ouest des Monts du Lyonnais qui est plus près de la ville et également plus fortunée. Toutefois, Villeurbanne reste une ville tertiaire avec ses nombreuses rues commerçantes.
En mars 1852, la ville est rattachée au département du Rhône. Dès lors, son développement est étroitement lié à celui de Lyon. Entre 1870 et 1910, des soyeux lyonnais venus de la Croix-Rousse et des Brotteaux s'installent à Villeurbanne. Cette croissance rapide de population a suscité des visées annexionnistes lyonnaises en 1854 puis en 1894. Ainsi, une grande partie villeurbannaise du Parc de la Tête d'Or est devenue propriété de Lyon.
Le projet d'extension de Villeurbanne à Lyon en 1903 a été retiré in extremis de la session du parlement. Dès 1914, ces activités industrielles et des constructions électriques et mécaniques contribuent à accroître sa population. On compte 82 000 habitants en 1932. Face à cet essor, un effort d'aménagement a été fait entre 1924 et 1934 ( écoles, équipements; logements sociaux ).
Villeurbanne abrite une université, deux hopitaux, un musée d'art contemporain et le théatre national populaire. Son taux de chômage est de 16% et son revenu fiscal moyen est estimé à 80 624 francs soit 1314,72 euro alors que celui-ci est de 97 585 francs soit 14876,74 euro pour Lyon.

Oullins

Oullins est situé dans la banlieue sud de Lyon sur la rive droite du Rhône. Intégrée à la région Lyonnaise, elle est notablemen réputée pour sa gastronomie. Depuis 1990, on a mis en place une nouvelle dynamique économique et sociale afin de combattre le chômage (10%) et d'améliorer l'habitats (13% de logements sociaux). Oullins compte 26 400 habitants. Toutefois, on peut noter la présence de'activités cuturelles grâce à l'espace Orsel qui abrite une grande bibliothèque, un théatre et une salle des fêtes.

Les banlieues "exclues"

En revanche, certaines banlieues dites exclues résultent de la simple création de logements d'urgence pour des gens que la ville a "rejetés".Effectivement, on s'est mis à construire en périphérie en privilégiant l'urbanisme ce qui cache un certain malaise social.Les interventions dans les quartiers défavorisés ont pris une importance nouvelle. Depuis 1990, vingt-trois sites ou quartiers sont qualifiés de sensibles et cumulent les handicaps sociaux et urbains et environnementaux. Effectivement, la situation géographiques de ces derniers engengre parfois des problèmes d'ordre quotidien, comme les nuisances accoustiques qui, en moyenne, sont supérieures au seuil défini comme acceptable.
Au total, on compte 45 000 logements HLM, environ 500 logements en copropriété et plusieurs milliers d'anciens logements ce qui correspond à 15% des habitants du Grand Lyon grâce au service de développement social et urbain de la commune urbaine de Lyon.

Vaulx-en-Velin

Située dans la première couronne de l'agglomération, au coeur de l'Est lyonnais, Vaulx-en-Velin est, avec 45 000 habitants, la quatrième ville de la Communauté urbaine de Lyon. Ce village agroicole s'est gonflé depuis 20 ans d'une zone industrielle très importante.
Avec l'Etat, la communauté urbaine, la région, le département et la ville de Vaulx-en-Velin a été mis en place un grand projet urbain qui vise a recomposer le centre-ville.
D'une part, un volet urbain avec la realisation de rues commerçantes, l'amélioration des voies de circulation, la requalification des espaces publics, l'implantation de logements intermediaires, la réhabilitation de l'habitat, la restructuration des quartiers, le développement des lignes de transports en commun ; et d'autre part, un volet social qui vise a développer les activités économiques et commerciales de la ville, les infrastructures scolaires et les services publics.
En 1995, dans le centre ville, se sont achevées plusieurs réalisations : la première tranche du lycée dont une partie du rez de chaussée accueillera des commerces et la construction du planétarium. C'est autour de la dalle du centre commercial Grand Vire que se réaliseront les mutations urbaines les plus importantes : le centre commercial sera en grande partie démoli et ses commerces seront transférés dans de nouveaux bâtiments. Un nouveau supermarché, un casino, sera implanté en plein centre-ville dans un nouvel îlot.
Dans les médias, Vaulx-en-Velin est symbole de cité en difficulté suite aux émeutes de 1980et 1990. Vaulx-en-Velin fait par ailleurs l'objet de nombreuses actions de restructuration. L'implantation de l'Ecole d'Architecture de Lyon dans le centre de Vaulx-en-Velin a marqué un premier progrès.

La Duchère

En 1952, une équipe d'architectes, d'urbanistes et de sociologues rédige un premier projet sur la Duchère qui prendra corps à la fin des années 1950. Le journal "L'Echo-Liberté" explique que 70% des ouvriers travaillant à Vaise n'habitent pas le quartier, d'où des heures perdues en transport. L'idée fut alors de rapprocher les gens de leur lieu de travail. De façon plus générale, il s'agissait de fournir des logements à une population qui en manquait fortement après la guerre. Ce projet fut abandonné pendant quelques décennies, faute de moyens. Il fut repris dans le but de créer une vile nouvelle.
Le quartier compte 5 400 logements bénéficiant de la proximité de la campagne et du centre-ville. L'ensemble s'accompagne de commerces, de bureaux et d'équipements variés. 25 ans après sa construction, la Duchère était arrivée à l'heure des grosses réparations, ce qui a amené en 1986 les élus responsable de la ville de Lyon et la COURLY à engager une politique ayant pour objectif de la requalifier. 63% de ses 16 366 habitants est une population jeune. De plus, 10% de la population active du quartier se trouvent au chômage. Cependant, les Duchérois bénéficient d'un environnement paysager d'une grande qualité. Malgré ses importants espaces verts, elle manque de véritables espaces publics et souffre de la déqualification et de l'insuffisance des espaces d'accompagnement. Dans certains secteurs, la populationse paupérise et manifeste des phénomènes de repli sur soi.

 

L'agglomération lyonnaise n'échappe pas aux défis que posent les déséquilibres urbains, la crise des banlieues et la tendance à la marginalisation de certaines population de nos sociétés. La ville cristalise de plus en plus les ruptures sociales et les tensions liées aux mutations économiques et au marché du travail. Ces tensions se répercutent sur la vie quotidienne des populations les plus modestes, qui se traduisent essentiellement par des problèmes d'emploi, de réussite scolaire, de formation, de qualité de vie, d'intégration de communautés étrangères et de sécurité.
Cependant, les banlieues sont aussi un moteur de développement et d'attraction qui valorisent la ville. Bénéficiant de meilleures qualités de vie, elle permettent d'effectuer une revalorisation sociale et de souligner la diversification des fonctions urbaines. C'est pourquoi il ne faut pas donner de connotations négatives à l'insu des banlieues, car comme nous l'avons vu, elles peuvent attirer les populations, ce qui est le cas de nos jours. Pour atténuer les différences sociales et économiques qui se sont aggravées ses dernières années, la COURLY s'engage dans une politique de développement social et urbain qui vise à rechercher une évolution maîtrisée et plus équilibrée dans l'agglomération, ce qui permet de favoriser l'harmonie sociale.

Cette évolution des banlieues n'est pas spécifique à l'agglomération lyonnaise, elle s'ouvre également sur d'autres grandes villes européennes. La spécialisation de la ville et de ses banlieues a ainsi contribué au développement de mouvements pendulaires entre le centre et la périphérie, ainsi qu'entre les banlieues elles-mêmes.

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