Ou : ne perdons pas le Nord.

Les géographes sont de curieuses gens. Classés actuellement parmi les enseignants littéraires, comme les historiens, ils n'hésitent pas à rappeler leur présence dès le début du XIX^e siècle dans l'académie des sciences. C'est dire à la fois leur attachement à la réalité concrète, bien terrienne, donc géographique, des choses, mais aussi leur sens de la description, aussi littéraire que fleurie .

Un établissement aussi mythique et légendaire que le lycée du Parc, ne pouvait qu'exciter leur curiosité.

Voici donc une carte de notre noble (du latin nobilis, connu) établissement, assorti d'une localisation de ses différentes composantes, avec une légende (pas encore graphique ni en couleur, mais ça viendra, promis) rédigée suivant les normes en vigueur dans les hautes sphères parisiennes et géographiques (il paraît que ce n'est pas contradictoire). Les habitués reconnaîtront, les connaisseurs apprécieront, les étrangers qui ne sont pas d'ici découvriront.

Et si vous n'avez pas tout saisi des êtres et des aîtres, je suis prêt à vous expliquer devant un pot de Beaujolais.

Raymond Fischer

L'aménagement d'un espace de haute culture: le Lycée du Parc

Légende

1 Le cadre naturel du lycée.

1.1 Un relief élevé.

1.1.1 Un espace clos de murs imposant : de la pierre de Choin aux pierres dorées.

1.1.2 Un obstacle dirimant : la voie ferrée.

1.2 Un climat studieux.

1.2.1 un espace clos à l'abri des influences extérieures.

1.2.2 une climatisation naturelle végétale : les platanes.

1.3 Des interfaces structurées :

1.3.1 L'entrée d'honneur : Un passage majeur, centre de symétrie.

1.3.2 les entrées secondaires : entre sécurité et ouverture.

1.3.3 les voies carrossables : nourritures et logistique .

2 Les infrastructures fondamentales de l'échange.

2.1 Les axes de pénétration.

2.1.1 les mouvements intérieurs : des cours au cours.

2.1.2 la troisième dimension verticale : les cent degrés du savoir ( escaliers vers les 540).

2.1.3 une circulation ouverte et couverte : les galeries.

2.2 Des lieux de réunion en face à face.

2.2.1 De l'officiel au confessionnal : la vie scolaire.

2.2.2 Entre l'informel du tarot et le brûlant du café : la cafet.

2.2.3 Entre compétition et engagement physique : le terrain de foot de la grande cour.

2.3 Une culture centrale et surplombante : le CDI..

2.4 Les espaces infinis du savoir : les salles de classe.

2.4.1 Les zones du hardware : le bloc scientifique et ses métastases.

2.4.2 Les zones du software : des salles de langue aux salles indifférenciées.

2.4.3 La zone excentrique entre ballons et soleil : le bâtiment 800.

2.5 Des menées souterraines : l'antre des ATOSS .

3 Une structure des échanges complexe et déséquilibrée

3.1 Le nœud des pouvoirs : la cour d'honneur

3.1.1 le centre du pouvoir de commandement : le bureau du proviseur.

3.1.2 les annexes de l'état major : proviseurs adjoints et secrétariat.

3.1.3 le centre de commandement de la logistique : l'intendance.

3.1.4 les agents du pouvoir scolaire : la salle des profs.

3.2 Les centres de rencontre et de convivialité :

3.2.1 La zone du paraître ultime : la grande cour.

3.2.2 Quand est-ce qu'on mange : le self.

3.2.3 Bobo, verre d'eau, repos : l'infirmerie .

3.2.4 De l'échange au maquillage : les toilettes filles.

3.2.5 De l'urinoir au cendrier : les toilettes garçons.

3.3 Les ambiguïtés des espaces de rassemblement :

3.3.1 L'amphithéâtre L.T. Achille : du D.S. au ciné club.

3.3.2 La salle 928 : Parents d'élèves ou candidats aux concours ?

3.3.3 La salle des Actes : syndicats ou conseil d'administration ?

3.4 Les angles morts de l'échange

3.4.1 Le jardin anglais : sous la plonge la verdure .

3.4.2 Ligne Maginot et hydraulique municipale : le centre sportif.

3.4.3 Les retirés sur l'Aventin : les chambres de l'internat.

3.5 Les espaces insaisissables de l'esprit

3.5.1 L'aumônerie du Lycée.

3.5.2 La rédaction du Pitoyable , le journal des lycéens.