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L'espace lyonnais

Depuis 1850, la ville de Lyon a subi d'énormes changements aussi bien au niveau des limites qu'au niveau architectural. On est passé d'un paysage rural à un décor urbain grâce à la modernisation qui a débuté il y a déjà quelques décénnies.


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En 1850, les projets d'extension ont repris très lentement après la période révolutionnaire pendant laquelle ils furent arrêtés à cause de la formation d'une barrière militaire et férrovière. La place Bellecour, démolie pendant la révolution, est reconstruite; le quartier de perrache reste a l'abandont et l'extension des Brotteaux stagne...

Dès 1870, l'expansion industrielle et urbaine se répand jusqu'à la voie ferrée et s'accompagne de l'aménagement de grands équipements ( préfecture, universités ). Les grandes percées de voiries ( rue Edouard Herriot, rue de la République ) bouleversent la physionomie de la presqu'île et l'implantation de la gare et de la voie ferrée crée une coupure au niveau de Perrache.
Puis, à partir de 1884, la majorité des barrages construits est démolie, seuls les plus grands et les plus difficiles à détruire subsistent. ( Ainsi de nombreux ateliers affluent autour de cette zone.) Les petits espaces ainsi libérés ont permis l'implantation d'équipements collectifs ( manufacture des tabacs, place Jean Macé ) ou des quartiers résidentiels comme par exemple celui situé au sud du Parc de la Tête d'Or. Bien que les implantations militaires ont eu pour résultat d'accentuer les disparités locales, c'est la construction du chemin de fer qui eut les plus importantes et les plus graves conséquences sur l'architecture. Celui-ci, construit en remblai ou en tranchées, et ses installations annexes ont formé depuis 1890 une barrière coupant en deux parties la ville de la rive Est du Rhône; deux parties aux visages différents difficilement reliées par des ponts étroits ou incommodes. De plus, lorsque l'expansion de la grande industrie commença, de nombreuses entreprises déjà implantées sur la rive gauche cherchèrent à s'agrandir et ne trouvèrent de terrains assez vastes et assez isolés qu'au delà du chemin de fer. Ainsi, de grands établissements industriels s'établirent au delà de la voie ferrée couvrant plusieurs hectares. Au nord-est on développa essentiellement le textile, tissage et peinture; notamment à Villeurbanne où s'implantèrent des établissements de taille plutôt moyenne. Le sud, quand à lui, devenu le domaine de la chimie: quartier de Gerland, situé immédiatement au delà de la voie de chemin de fer. Cette dernière phase d'industrialisation donna au paysage de la nouvelle ville de l'est du Rhône son trait majeur: vu de Fourvière, Lyon apparaît cerné, vers l'est, par une barrière de hautes cheminées fumantes qui deviennent plus denses vers le sud et le sud-est où se trouvent les plus grosses usines. Toutefois, la ville ancienne de l'Est a gardé sa physionomie lors de cette période de bourgeonnement urbain: agglomérats de maisons pressées entre lesquelles s'insinuent des rues étroites. Au contraire, la topographie de l'Ouest a empêché l'implantation d'industries et a ainsi favorisé le développement de quartiers résidentiels qui regroupent essentiellement une population de classe aisée.


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Ce développement vers l'Est a été renforcé avec le plan d'extension de 1912, une œuvre politique urbaine audacieuse. Cette extension est principalement axée sur les nouveaux quartiers de la rive gauche où s'inscrivent des projets novateurs tels les abattoirs, l'hôpital Edouard-Herriot et le projet d'une ville nouvelle sur le quartier des Etats-Unis conçu dans les années 20 par Tony Garnier. Dès 1913, suite à cette expansion, Villeurbanne est absorbé par la ville. Ce phénomène se retrouve également à l'Ouest avec Saint-Fons, Vénissieux, la Mulatière et Pierre-Bénite. Ces 6 communes dorment alors une agglomération de 500 000 habitants. En 1925, la ville poursuit toujours son extension vers l'Est, le Sud et le Nord-Ouest accéléré par la croissance démographique et l'essor industriel. En ce qui concerne l'habitat, on entre dans l'ère pavillonnaire. Dans les sites délaissés jusqu'alors par la Grands Bourgeoisie, les bas prix du terrain attirent les gens de fortune modeste qui construisent des maisonnettes à plan stéréotypé aussi dépourvu d'esthétique que celles de la banlieue parisienne. En 1939, les paysages de l'Ouest Lyonnais présentaient encore des vieux villages, c'est-à-dire des belles résidences bourgeoises et des espaces pavillonnaires.

Néanmoins, il ne s'agissait que d'une infime zone urbaine qui gagnait immédiatement la campagne vers l'Ouest ; la masse urbaine s'installait principalement à l'Est. Ainsi, la ville progresse vers l'Orient depuis Fourvière.
A la veille de la guerre, une dizaine de communes suburbaines sont soudées à Lyon et ce tout atteint 630 000 habitants. Tout au long de la guerre, le paysage de Lyon s'est peu à peu dégradé.


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Depuis 1950 et plus encore depuis 1960, on assiste à une nouvelle phase de la croissance urbaine marquée par le considérable développement des communes suburbaines. La forte croissance de la population a entraîné des changements au niveau de l'agglomération : jusqu'en 1936, il s'agissait seulement de la ville entourée de quelques communes suburbaines alors qu'aujourd'hui ses limites se sont élargies. Les problèmes de développement urbain, d'aménagements et d'équipements se ne se limitent plus à la ville elle-même mais dorénavant à l'échelle de l'agglomération.
C'est pourquoi la COURLY ( COmmunauté URbaine de LYon ) déjà envisagée en 1966 par la loi, fut crée en 1968 regroupant alors 55 communes. Les limites de l'agglomération au sens de l' INSEE ne se superposent pas entièrement avec celles définies par la communauté urbaine, les indices d'effectifs restant toutefois modestes. L' INSEE définit l'agglomération en incluant 69 communes, le SDAV ( Schéma Directeur d'Aménagement et d'Urbanisme ) la dessine en 73 communes incluses. Depuis 30 ans, l'incorporation progressive des communes suburbaines à l'ensemble construit a donné un nouveau style à la croissance de l'agglomération lyonnaise qui abandonne peu à peu la structure dissymétrique pour tendre à un développement circulaire, sans renoncer pourtant à tout tropisme oriental car ce sont les banlieues Nord Est qui s'y développent le plus actuellement.


source: COURLY

Aujourd'hui, Lyon est une ville partagée entre le centre traditionnel Presqu'île qui a retrouvé un dynamisme grâce à la desserte du métro et à la piétonisation, et un nouveau centre directionnel moderne sur la rive gauche avec la Part-Dieu. De nouveaux liens restent à tisser entre ces 2 pôles.
En 1996, Raymond Barre, maire de Lyon, a souhaité élargir le Grand Lyon , en direction de Satolas. En Novembre décembre 1996, l'isle d'Abeau est la première traduction de l'extension de l'agglomération. En Novembre 2000, le Grand Lyon compte 1, 6 Millions d'habitants sur près de 4 départements. En Juillet 2001, la COURLY pensait passer de 55 à 58 communes : Givors, Grigny et Saint-Symphorien d'Ozon souhaitent intégrer la communauté.
Le sigle COURLY a été abandonné au profit du terme Le Grand Lyon dans le cadre d'une meilleure communication au point de vue national et international.


En somme, de 1850 à nos jours, Lyon s'est fortement transformé. En effet, les frontières de l'agglomération lyonnaise ne se limitent plus à la ville elle-même mais elles s'étendent depuis le début du siècle à 55 communes. Suite à une disparité Est-Ouest au niveau de l'aménagement et de la population, le Grand Lyon a tenté de rééquilibrer cette tendance. Au niveau du paysage, on trouve des compositions urbaines audacieuses dans les vastes franges périphériques Est et Sud de Lyon marquées par l'urbanisation massive du 20e siècle.


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